Poèmes de jeunesse...
Les vagabonds
Nous avons bu la vie, vagabonds bigarrés…
Sans cesse, la nuit sonne l’année à venir :
Chant d’oiseau desséché sur la vitre opaline.
Les insectes poisseux de nos mains s’éclaircissent
Dans un vase : un bouquet d’empreintes digitales.
Nos deux corps sont fondus dans une terre osseuse.
Nos deux regards sont gris dans le ciel égaré.
Notre amour est mourant, rumeur si paresseuse…
Nous avons bu la vie, vagabonds bigarrés…
Militaire, now !
Respirer l’alcool
De la lumière à vive allure.
Les radiographies de mon crâne
Dessinent des silhouettes
Accroupies
Dans les narines des maisons.
Narines-latrines,
Mazout-pipeline
La vie sous perfusion…
Je rêve de placer
Mon fric sur un compte
De la compagnie « Sexe/vitriol ».
Je rêve de partir pour une ile déserte
Avec une fille nue
Qui aimerait faire l’amour.
La vie sous perfusion…
A travers les glaces biseautées du taxi,
Tu m'emmèneras à la gare,
A la gare d’Harpajon.
Ta peau s’est déchirée noire sous l’uniforme.
Le soleil éjacule une idée de désertion.
La vie sous perfusion…
Tes yeux sculptent des rafales de pistolet-mitrailleur
Dans l’air immobile et froid.
Au bistro d’adieu,
Un militaire a le visage absent,
Et les demis prennent racine sur le comptoir.
La vie sous perfusion…
Toute attache rompue avec la vie publique,
Le chef d’orchestre de ton corps m’accepte,
Rompant les liens métalliques et silencieux de la foi.
Vivre avec le soleil et l’amour…
Songer au futur
Tous les oiseaux du monde ne peuv(ent) t’enlever,
Tous les bateaux du monde ne peuv(ent) te bercer,
Tous les forçats du monde ne peuv(ent) te voler,
Car tu transpir(es) la vie par tes por(es) étoilés,
Et tu te gargaris(e)de mots et de torpeur,
Tu jettes tou(es) tes phras(es) par-dessus ton épaule,
Espérant que derrière un quidam par la peur,
Dérape sur un mot, très mal intentionné.
A force de marcher, ton vocabulair(e) dessine
Un vaste paragraph(e) sur le trottoir mouillé,
Qui se gondol(e) de rir(e) et la ville s’anime
De mille parapluies qui perdent leurs pépins.
Ton pas rapide et sur ramène des maquerelles
Vociférant(es) et grosses, à l’haleine putride^,
Ell(es) sont suivies de près par des putains charmeuses,
Au pubis bombé, aux cuisses accueillantes.
Une bouche de métro essaie de t’aspirer,
Tu contournes ses affich(es) éceurantes de mépris,
Et tu voudrais pleurer sur ce monde effrayant,
Dégueulant, chargé d’or, de commerc(es) illicites.
Envahi par le fric et ses politiq(es) tocs,
Explosé par l’atome et ses pollutions diurnes,
Ce mond(e) qui va pourrir souffrant depuis 100 ans,
Des tortures que l’homme lui inflig(e) consciemment.
Tu pars à l’horizon sans vouloir revenir,
Les oiseaux qui se barr(ent) avec toi sont contents,
La mer est dans tes mains, la terr(e) dans tes cheveux,
Et le ciel étoilé te fait un grand clin d’œil !
Salut la Terre, on s’reverra bien un jour !
Quand l’homm(e) sera moins con, plus sage et bien plus nu,
Quand il fera l’amour de manière divine,
Aux arbres, à lui-même, aux femmes et puis aux hommes...
À l’homme millénaire, il rendra sa jouissance,
Sa semenc(e) sera pure et créera des jardins
Où nos enfants vivront, le cœur dans la main droite,
Pour donner chaque jour, pour songer au futur...
Écrit, le 23 09 2013